dimanche 28 décembre 2008

2025 : une école numérique

Longtemps les réformes de l'éducation nationale ont été des champs de batailles dont la jeunesse a été la victime collatérale. En 2025, la numérisation du savoir, la digitalisation des ouvrages de référence, l'introduction massive de l'audiovisuel et le recours au SchoolBook comme élément central de la scolarité ont complètement révolutionner l'éducation et l'ensemble des institutions du savoir.

L'école n'est plus ce qu'elle était. Le collège et le lycée non plus. D'ailleurs ces notions mêmes ont cessé d'exister pour être remplacer par un programme complet, universel et unique qui permet à tous les enfants d'accéder au savoir d'une manière numérique et individuelle.
Pris en charge dès 3 ans, l'institution s'est reconstruite autour du concept du lien. Elèves et enseignants évoluent dans un espace très informatisé et très fortement dominé par l'image et par les espaces tridimensionnels interactifs. L'école est désormais organisée autour d'espaces concentriques allant des approches les plus élémentaires (au centre) aux plus complexes du savoir, des techniques, des métiers et de toutes les activités passées, actuelles et futures de la société française (en périphérie). Chaque espace est constitué de cercles de différentes complexités et de cellules particulières dédiées à des situations spécifiques, comme des effets de loupe et des sas de communication entre les cercles. Chaque cercle permet aux élèves de naviguer dans un champs de connaissances à un certain niveau de complexité autant par les interfaces disponibles que par le vocabulaire employé. Les espaces sont différenciés par des traits généraux : calculs, recherches, relations interpersonnelles, mécanismes, langages... plutôt que d'être segmentés en matières, tant ces dernières sont devenues connexes et associées.
Les enfants circulent librement dans les espaces élémentaires et s'associent à mesure qu'ils pénètrent dans les cercles plus complexes d'informations. L'approche pédagogique est entièrement fondée sur la découverte et la curiosité sans aucune suggestion de la part du personnel enseignant. Ce dernier travaille essentiellement sur les méthodes de prise en main, de recherche, d'appréhension et d'examen des informations et des connaissances. Mais ces hommes et ces femmes sont surtout sollicités dans l'apprentissage des liens sociaux : échanges, dialogues, débats, participations, collaborations...
Le système informatique et audiovisuel, l'infosphère, de l'école met au service des élèves et des enseignants des outils d'analyse, de recherche et de projection permettant d'accéder à des fonctions différentes selon les caractéristiques du public : âge, centres d'intérêts, méthodes, langues, formes d'expression et fonction dans l'institution. Ainsi tout le monde utilise les mêmes outils mais de manière différente. Ces outils intègrent des fonctions d'enrichissement des bases de données croisées et des outils eux-mêmes. Depuis leur mise en service, ils ont été améliorés et personnalisés aussi bien par des enseignants que par des élèves en milieu et en fin de cycle scolaire. D'autres innovations sont venues des cycles universitaires de l'Université Ouverte.
Pas de classes, mais des groupes en libre association, de tailles et de géométries variables, tous reliés par le réseau scolaire et tous disposant du même outil : le SchoolBook. Produit dérivé de l'eCom, le schoolbook est une tablette numérique très sophistiquée permettant l'expression écrite manuscrite ou au clavier, le dessin, la projection en 3D, la composition musicale et la création audiovisuelle. Le SchoolBook est également doté de toute la connectique nécessaire pour rester en lien avec le réseau scolaire et se connecter à tous les réseaux disponibles sur la planète. C'est sur cet outil, de la taille d'un gros livre que tous les enfants, puis les adolescents, apprennent, lisent, regardent, examinent, écrivent, dialoguent, etc. Parfaitement sécurisé, le SchoolBook est un espace privé personnalisé auquel l'élève donne accès ou pas.
Tirant partie des technologies de réseau sans fil, le schoolbook est sollicité par les espaces de l'école, par les cellules particulières, par les enseignants, par les événements ayant lieu dans l'espace scolaire. Ainsi, les élèves sont continuellement sollicités par des signaux discrets attirant leur attention, comme le ferait une publicité, sur des thèmes, des images, des faits, des objets qui ont trait à leur activité du moment. Les sollicitations ont été intégrées dans les innombrables bases de données croisées qui constituent le programme composite de l'éducation nationale française.
Le rôle des enseignants a lui aussi évolué pour sortir de l'encadrement d'une part, et du réservoir-filtre de connaissances de l'autre. En effet, les enseignants sont désormais formés pour accompagner les élèves en fonction de leurs seules demandes et pour leur permettre de développer des qualités relationnelles aussi bien entre eux, qu'avec les adultes, avec les moyens de communication, avec les matières et d'une manière générale avec le monde et la société qui les entourent. Du rôle de dispensateur de connaissance, d'exécutant d'un programme donné et/ou de relais des parents, l'enseignant est devenu le médiateur entre l'élève et l'univers socio-culturel dans lequel ils vivent tous les deux. On renoue ainsi avec le lien de maître et disciple si exalté dans l'Antiquité et si méprisé après 68. Mais plutôt qu'une relation en surplomb, c'est sur la notion de tutorat que s'articule le lien.
Formés essentiellement sur des disciplines psychologiques, sur l'ergonomie, sur la médiation tant familiale qu'infantile et dans les problématiques sociales, les enseignants disposent aussi d'une forte composante technique en logiciels de recherche et en programmation appliquée aux domaines de l'iconographie, de la documentation et de la recherche. Les enseignants suivent un cursus complémentaire distinct de l'école numérique mais qui utilise toutes les pratiques et techniques de cette dernières. En quelque sorte, ces hommes et femmes découvrent et se forment à l'enseignement dans les coulisses de l'école numérique. Ainsi les enseignants restent en prise directe avec la réalité quotidienne des élèves et sont issus de l'univers numérique.
L'école numérique se fonde donc sur les liens qui se construisent entre les élèves, entre les élèves et les enseignants, entre les individus (élèves et enseignants) et le savoir. Elle se fonde également sur la constitution permanente et l'entretien des bases de données qui compose l'univers numérique sonore, visuel, audiovisuel et littéraire de l'école. C'est à la fois aux académies traditionnelles, mais aussi aux éditeurs que cette tâche a été dévolue. Cela a permis non seulement la réforme numérique des institutions du savoir en France, mais aussi l'explosion de l'édition électronique européenne.

samedi 27 décembre 2008

2025 : les uns contre les autres

Alors que Thierry Gaudin envisageait, il y a 15 ans déjà, l'émergence des « sauvages urbains » et que Jacques Attali nous promettait l'hyper-confllit, la projection de scénarios crépusculaires semblent bannis de nos visions de l'avenir proche. C'est méconnaître l'Histoire, la dynamique des institutions et la fragilité de nos équilibres économiques occidentaux.

Le paysage de 2025 pourrait très bien être celui des champs de ruines du milieu du 20e siècle. Evidemment, l'avancement technologique jouera toujours en faveur des puissances dotées d'un meilleur armement, d'un meilleur système de surveillance des citoyens comme des transitaires, d'un meilleur dispositif militaire et surtout de la meilleure capacité de projection en tout point du globe.
L'armement est certainement le premier bénéficiaire des avancées technologiques dans tous les domaines : mécaniques, électroniques, micro-informatiques, biologiques, génétiques, radiologiques, etc. On peut même dire qu'il s'agit essentiellement du premier secteur de développement de n'importe quelle nouvelle technologie. Vaincre l'opposition, dominer l'adversaire, écraser la concurrence, détruire la menace, telles sont les missions de l'armement. Et malgré l'introduction et la généralisation des armes non-léthales, dont Alvin Toffler s'était fait le chantre auprès de plusieurs administrations américaines, l'industrie de l'armement est le premier outil de puissance réelle et concrète sur tous les terrains. C'est pour cela que l'armement reste en 2025 le secteur le plus florissant de toute l'économie, ne connaissant que de légères variations en temps de crise économique et sociale, procédant à des transitions habiles entre économie légale et marchés noirs.
Mais si le secteur de l'armement est toujours un moteur économique, son succès repose sur la montée en puissance de deux marchés de choix : la surveillance domestique et la guerre privée.
La surveillance domestique devient progressivement le corollaire de la sécurité nationale ou communautaire. Elle est la garantie à contre-cœur de la tranquillité des citoyens occidentaux contre toutes les menaces diverses et variées qui ne cessent de croître tant en provenance de régions sinistrées, détruites, ou tout simplement pauvres, qu'inhérentes aux clivages qui se créent au sein même des sociétés occidentales et occidentalisées. Passeports génétiques implantés dans le corps, puces de localisation, dossiers médicaux intégrés dans le derme de la main... les citoyens sont parfaitement fichés, répertoriés, numérisés. La paix sociale est à ce prix. Mais une majorité de citoyens ne s'en plaignent pas, préférant de loin la normalisation et le repérages constant à la cohorte des risques pour eux-mêmes et leurs familles.
Fortement ébranlées par les crises économiques successives et une longue période de récession, les sociétés occidentales ont vu les écarts se creuser entre les différentes couches de leurs populations. Les ultra riches côtoient les nouveaux gueux dans un rayon d'action très court mais sans jamais les rencontrer. Utilisant des transports aériens et des voies de communication surélevées, les populations possédantes ne croisent que rarement la misère qui se situe essentiellement dans les niveaux proches du sol, ou tout simplement dans les souterrains des grandes mégalopoles. Les possibilités d'ascension se font par cooptation des résidents de niveaux intermédiaires et surtout par le prix du sang.
Les innombrables conflits locaux pour les ressources énergétiques et les matières premières ont permis l'essor et la généralisation de la guerre privée des opérations militaires de police. Ces dernières sont gourmandes de ressources humaines capables de survivre à des manœuvres de terrain à hauts risques rémunérées copieusement en termes d'ascension sociale et d'actionnariat dans les corporations de la corporatocratie occidentale qui domine la planète à l'horizon 2025. C'est ainsi que les éléments incontrôlés « d'en bas » sont intégrés et profilés dans les dispositifs « supérieurs ». L'ascension se fait au propre comme au figuré.
En 2025, c'est par le conflit que le monde se structure en zones sécurisées et en zones instables à degrés croissants de risques. La guerre est devenue totale, tant dans la mutliplicité de ses formes (militaire, économique, informationnelle) que dans ses champs d'action (terrain, biotope, génome) ou même ses armes (conventionnelles, radiologiques, biologiques, chimiques, bactériologiques). Tous les moyens sont bons pour perpétuer le modèle dominant de l'occident et ce ne sont pas des volontés populaires incontrôlées et locales qui pourront mettre en péril l'intégrité et la souveraineté de la communauté internationale.
Les innombrables conflits locaux augmentent la versatilité des marchés et les incertitudes des résolutions permettent de générer des profits virtuels colossaux et des pertes tout autant abyssales. La croissance est de nouveau possible grâce à une gestion sans merci des tensions sociales, une approche belliciste des problématiques de ressources et d'environnement et un perpétuel renouvellement des besoins en hommes, en puissance de feu, en technologies de l'information et en moyens de domination totale. La doctrine du capitalisme de choc, développée par Naomi Klein dix-sept ans plus tôt, trouve en 2025 un terrain d'action parfait : le monde entier.

jeudi 18 décembre 2008

2025 : justice numérique assistée

Le développement de logiciels de gestion juridique et le déploiement des réseaux judiciaires ont fortement numérisé le secteur de la justice permettant une plus grande flexibilité et une meilleure performance du traitement des dossiers.

Il est loin de temps des piles de dossiers en papier s'entassant dans les bureaux du greffe ou dans les études de magistrats. Aujourd'hui, l'ensemble des cours de justice et des installations administratives sont entièrement équipées d'écrans et de projecteurs permettant l'accès aux pièces d'instruction comme aux données diverses relatives aux affaires instruites. Puisant à la fois dans le stock numérique du Greffe, dans les fichiers et banques de données des services de police et des services généraux, le dispositif numérique de la justice est profilé pour la performance et pour permettre un traitement rapide des affaires. L'efficacité est le gage d'une économie pour le contribuable et la marque d'une instruction propre et rigoureuse.
Les magistrats comme les juristes sont à la fois des spécialistes du droit mais aussi des experts de la documentation. Si le système publique dispose de plusieurs outils de navigation et de recherche dans le dédale des affaires classées et des multiples fichiers de renseignements judiciaires, financiers et sociaux, les grands cabinets de la place Vendôme et du parc Monceau rivalisent d'outils de data mining et de recherche sélective bien plus performants. La seule connaissance du droit n'est plus le critère décisif et de nombreux facteurs liés à la qualité des technologies numériques sont devenus des paramètres d'une justice entièrement assistée.
Et non seulement les professionnels disposent d'un arsenal technologique de pointe mais les prévenus et les parties impliquées ont recours, elles aussi, à un ensemble de services personnalisés en ligne. Les réseaux participatifs permettent ainsi à des parties d'intervenir dans les débats et les audiences depuis des postes distants en ignorant la distance et les décalages horaires. Et bien que couvertes par les conventions de discrétion et de secret, les affaires deviennent de plus en plus publiques tant les fuites sont nombreuses, incontrôlables et complètement liées à la sophistication des procédés employés.
Cette accélération du traitement juridique des affaires a permis symétriquement de rattraper le retard considérable accumulé par la plupart des cours de justice. Mais dans le même temps, les appels à jugements en première instance, en appel et même en cassation se sont multipliés. Aujourd'hui, le recours juridique devant tribunal fait partie des outils commerciaux et des leviers de conquête de marchés des grandes corporations multinationales, notamment en matière de propriété intellectuelle et de concurrence.
Etendue au niveau européen, la justice numérique a permis une avancée notable en termes de rendement dans un monde où la multiplication des litiges s'est développée à la mesure de la digitalisation de l'économie et des relations entre les personnes physiques ou morales. Reste que l'équilibre entre recherche de la vérité et confrontation technologique est toujours difficile à trouver. Le règne du papier et de la procédure a cédé le pas à l'empire électronique de l'information instantanée et totale.

lundi 1 décembre 2008

L'Etat en 2025 : la main invisible

L'échec moral et le désastre social des bulles spéculatives ont remis les états aux commandes de l'économie. Mais le rôle de l'Etat doit être redéfini ainsi que son mode d'intervention.

Comment trancher entre une économie « libérale » ou une économie « planifiée » ? Un compromis est-il possible dans une économie « mixte » ? Doit-on tout prévoir ou bien laisser à une « main invisible » le soin de remettre en ligne ce qui aura déraillé ? Toutes ces questions ont conduit les institutions gouvernementales élues à reconsidérer le rôle de l'Etat dans la vie des citoyens.
Les réformes du principe même de l'Etat n'a pas été une opération spontanée initiée depuis un point d'origine puis propagée dans l'espace économique et institutionnel européen. Cette réforme en profondeur est née d'une réflexion importante et multinationale au sein de plusieurs commissions européennes incluant aussi bien les représentants politiques, que les acteurs industriels, les fédérations syndicales, les associations professionnelles et de nombreuses entités populaires rassemblées autour de projets numériques pilotés tantôt par des spécialistes de l'action politique, que par des techniciens ou tout simplement des citoyens impliqués dans le processus de développement de leurs communautés.
Une telle concentration n'a été rendue possible que par le développement considérable de l'économie numérique dans la plupart des pays européens et surtout par une participation populaire sans précédent aux débats, aux rapports et aux résolutions prises par les différents états et par les institutions européennes. L'architecture à la fois régionale et transnationale de ce projet a permis de tenir compte de certaines particularités et d'adapter le projet de réforme à chaque région sans pour autant dévier des lignes de force caractéristiques de la réforme des appareils institutionnels.
Ces réformes se sont articulés sur des principes connus et repris souvent dans des contextes différents ou nouveaux de leurs intentions d'origine.
Le concept central aura été celui de « la main invisible ». Adam Smith croyait certainement à la création infinie de richesse, mais l'histoire nous a appris que ces dernières reposeraient sur des ressources infinies. L'absence de ressources infinies et l'économie de la rareté auront donc conduit à réviser le concept de la main invisible afin de lui donner un corps réel. Plutôt que d'attendre une intervention quasi-divine ou mystique, cette main invisible serait l'Etat.
Désormais, au coeur de l'économie se trouve un appareil institutionnel léger qui a essentiellement un rôle de surveillance doté de pouvoirs de réglementation et d'arbitrage final. La gestion des différents corps institutionnels clés sont confiée à des organismes privés suivant des règles strictes permettant de combattre à la fois la ploutocratie, les situations de monopoles et les leviers d'influence d'un capitalisme sauvage. Les entreprises impliquées dans l'administration des territoires et des biens publiques sont construites sur le modèle démocratique participatif et pleinement représentatif. La propriété des corps institutionnels reste à 100% la propriété des citoyens, y compris les acteurs financiers ou industriels pris en leur qualité première de simple citoyens. Les équilibres ne se font plus en fonction du poids économique mais bien selon le mode de la participation individuelle.
Dès le départ, le postulat reposait sur une large adhésion populaire et une participation active des citoyens à la constitution et à la gestion de ces nouveaux corps institutionnels. La contrepartie de celle-ci était l'abandon total des taxes pesant sur les individus et l'exonération des taxes sur les entreprises à hauteur de leur investissement dans les services publics. Le bénéfice de ces derniers ayant des retombées universelles sur l'ensemble des citoyens sans différence de fortune ou de statut. Le profit privé a été évidemment plafonné mais plutôt que de taxer l'excédant, la mise en place d'un système d'investissement à long terme dans des fonds structurels a permis un étalement des profits dans le temps au bénéfice des acteurs les plus dynamiques et ce parfois sur plusieurs générations.
Ces fonds structurels se sont bâtis autour du principe d'une monnaie franche basée sur le produit du travail. Perdant de sa valeur au fil du temps, cette monnaie est sortie du circuit de la spéculation monétaire internationale. Les fonds structurels sont devenus la réserve la plus stable pour financer tous les projets d'envergure nationales et internationales et ont permis à nombre de fortunes personnelles de trouver un terrain d'opérations philanthropiques à leurs mesures. D'autant que l'échelle européenne de cette réforme a eu un effet d'entraînement déterminant sur la transformation des économies américaine et asiatique. Enfin afin de limiter l'évasion fiscal, les outils de surveillance de l'Etat, désormais invisible, ainsi que sa capacité de réglementation ont instituer la conversion instantanée de tous les flux financiers transitant par des paradis fiscaux reconnus en réserve de fond structurel européen.
L'ensemble de ces mécanismes se sont doublés de mécanismes de responsabilité et de mandature tournants et non cumulables pour la fonction publique, sans différence de poste, de statut ou de niveau de décision. A la manière des tirages au sort de justice pour les tribunaux d'assises, tout citoyen peut être désigné pour une mandature à des échelons correspondants à ces compétences professionnelles. Car s'il est clair que la politique est une nécessité, elle est aussi l'affaire de tous et non celle de professionnels de la politique.
Ainsi l'Etat n'a pas disparu mais a opéré une authentique fusion avec la population qu'il était censé représenter. Ses moyens et ses objectifs restent les mêmes : santé, salubrité, sécurité. Mais la nature de son action devient celle du pragmatisme économique, de la prévention des risques et surtout de la régulation des dérives et des excès d'un libéralisme qui oublierais l'élément central de sa raison d'être : le bien commun.