samedi 25 octobre 2008

Internet, extension de cerveau

Pendant qu’en France, on cherche à étendre le nombre de foyers connectés de 50 à 100% (soit le doublement en seulement 2 ans), ailleurs, la question de la taille d’Internet comme réservoir solidaire de la mémoire des individus, se pose concrètement.

Le téléphone portable a fait la démonstration que stocker des numéros dans son propre cerveau était inutile. La connexion à Internet, elle, s’est chargée d’externaliser une somme d’informations infiniment plus importante et surtout beaucoup plus volumineuse.

Aujourd’hui, si vous voulez amputer ou diminuer un chercheur, un journaliste, un universitaire, il suffit de lui interdire Internet.

Aujourd’hui encore, en donnant des cours à des classes de collège, de lycée ou d’université on se rend compte que les informations recherchées par les élèves proviennent majoritairement de sites sans fiabilité tels Wikipédia ou tout simplement de la première page de Google.

Internet n’est plus seulement un système de transactions commerciales ou publicitaires. Il n’est plus une place de marché virtuelle. L’expérience concrète sur les individus, les groupes et les sociétés, démontre que l’Internet est devenu une extension de mémoire. Courriers, contacts, agendas, projets, savoirs, informations bancaires, tout cela est stocké de plus en plus à l’extérieur de notre cerveau tout en continuant à faire partie de nous, de notre propriété et de notre identité.

Il faut ajouter à cela l’explosion des outils de communication social, aussi appelés improprement médias sociaux, qui ne permet pas seulement une extension de nos facultés cérébrales mais aussi une extension de nos possibilités de communication sélective. Cette multiplication des communautés et des champs d’action est une ouverture sans précédent pour les individus. Le chaos et la prolifique bouillie communicative qui en résulte est la preuve qu’il ne s’agit pas que d’un effet de mode.

Cette transformation de nos fonctionnements individuels et sociaux s’est opérée en seulement 10 ans. C’est donc une nouvelle forme de savoir et d’utilisation de la mémoire et de communication qui remet en question à la fois l’éducation, la formation professionnelle et citoyenne des individus dans un monde fortement numérique. Plus encore, cette transformation radicale va également affecter les contours et les limites de notre identité sociale, le degré de la confidentialité de nos données personnelles et la manière dont chaque citoyen va défendre ses droits les plus élémentaires.

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