Nos parents se souviennent encore du spectre de la crise énergétique au début de notre siècle. Les émissions de carbone dans l'atmosphère menaçait durement l'équilibre écologique et climatique de notre planète et la population mondiale prenait conscience de l'éventualité d'une catastrophe à l'échelle terrestre. Après avoir exploré de manière anarchique les pistes du solaire, de l'éolien, des forces maritimes et géothermiques et même envisager de transformer l'industrie pétrolière en industrie hydrogène, les principales agences de l'énergie en Europe et aux Etats-unis se sont accordées sur un programme nucléaire d'envergure sans précédent.
Le principal obstacle, rappelez-vous, était les dangers de la radioactivité du combustible associé à son extrême rareté et les difficultés de son exploitation. La solution est venue du programme spatial russo-chinois de 2012. Contre toute attente et dans le plus grand secret, les deux grandes puissances industrielles se sont implantées sur le satellite lunaire pour y installer des bases permanentes et des exploitations minières spatiales.
Disposant d'une technologie fiable et éprouvée, les russes n'ont pas eu de mal à déployer en seulement 24 mois, une infrastructure digne d'un film de science-fiction, puis à céder la place aux ingénieurs et techniciens chinois, spécialistes dans les sites d'exploitation compliqués. Le résultat n'a pas tardé à porter ses fruits. La qualité des minerais et du raffinage extra-terrestre a eu des retombées économiques et industrielles immédiates tant du point de vue énergétique, mais aussi sous la forme d'une formidable avancée dans les domaines de l'emploi, du transport et des technologies spatiales.
Empêtrés dans des contrats de lancements et de déploiement de satellites de communication et d'un marché spatial entièrement tourné vers la communication et l'observation terrestre, les européens et les américains ont tout juste eu le temps de se positionner comme des acteurs centraux du marché des centrales et des systèmes d'exploitation de l'énergie. La France n'a rattrapé son retard que très récemment, dix après l'inauguration de la première exploitation russo-chinoise.
Dans cette nouvelle ruée vers l'or lunaire, l'Inde et le Japon ont su aussi bien développer des équipements d'exploration, que de construire des composants et des véhicules de transport bien plus adaptés. Les deux pays ont également suivi leur concurrents, puis partenaires, dans la répartition du territoire lunaire. Cette dernière a évidemment fait l'objet d'une longue négociation au sein des Nations unies subissant des pressions diverses de la part des Européens et des Américains, largement dépassés et prisonniers de leurs modèles énergétiques.
En seulement quinze ans, les Cinq puissances lunaires (Russie, Chine, Japon, Inde, Brésil) ont permis le déploiement de dizaines de centrales nucléaires sur le sol terrestre dans des conditions de construction et de mise en œuvre limitant largement les risques encourus sur la surface. Dans le même temps, ces pays sont devenus les principaux bailleurs de CO2, ayant réduit leurs émissions à une part marginale de leur production énergétique. Les conséquences indirecte de cette conquête lunaire ont été entre autres l'effondrement soudain des cours des produits céréaliers et de la valeur des terres, la baisse substantielles du prix du pétrole et le très faible coût de l'uranium.
L'industrie nucléaire lunaire n'est cependant pas sans risques et les centaines de milliers d'ouvriers spécialisés le savent bien. D'autant que la Chine comme l'Inde se sont spécialisées dans le retraitement et la destruction des combustibles toxiques et radio-actifs. Les accidents sont courants, et les victimes se comptent alors par milliers. Mais le jeu en vaut certainement la chandelle : les flux migratoires ne cessent de s'orienter vers les grands centres spatiaux. Les salaires sont élevés, les conditions de retour très prometteuses et les profits générés par les géants industriels présents sont sans commune mesure.
lundi 6 juillet 2009
2025 : vers le tout nucléaire... extra-terrestre
Libellés : Mutations, Prospective fiction
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