vendredi 14 novembre 2008

2025 : Sous le soleil des médias, rien de nouveau...

On voudrait croire à un éclatement des médias qui conduirait à une démocratisation des chaînes, une diversification des contenus et à l'essor de la pluralité numérique. Mais sans mode de financement différent et sans concessions sur la vie privée, pas d'argent, donc une offre limitée et sans imagination.

Les médias se dirigeraient vers un éclatement pluraliste et diversifié si, et seulement si le financement majoritaire de ces mêmes médias étaient capable de se diversifier et de devenir pluralistes.
L'essentiel du financement des médias provient de la publicité. Et la seule piste suivie et développée par le marketing et la communication sur le Web est la collecte et l'utilisation des données personnelles à fins de ciblage des offres et de tracking des prospects. Or, nous savons que les internautes, actuels et futurs, sont extrêmement résistants et hostiles à l'utilisation de leurs données personnelles sur Internet. Ce qui renvoie la publicité à des méthodes conventionnelles et éculées d'affichage dont les retombées et la transformation sont limitées, d'une valeur discutable et difficiles à intégrer dans des stratégies de communication.
Oui, les internautes démontrent (comme aux Etats-unis) un basculement de la télévision conventionnelle vers le webcast, la télé sur internet, mais ils ne changent pas vraiment leurs modes de consommation de programmes. Ils recherchent des niches exposées par de grands groupes médias (Manga, Séries, Clips, Reality Show, etc.) sur des médias conventionnels et s'y cantonnent. Pour l'instant et pour les quinze prochaines années, la télé sur Internet ne fera que compléter l'offre généraliste. De plus, le financement, même modeste d'une WebTV, sera soumis à la participation financière d'un ou plusieurs acteurs majeurs (chaînes, sociétés de production, éditeurs, groupes de communication, agence de presse ou de communication). Cela ne fera qu'accentuer la dépendance du Web vis-à-vis des grands groupes média en place.
Enfin, le manque d'investissement institutionnel et la complexité des aides et subventions accordées à la constitution de WebTV culturelles indépendantes fini de laminer les initiatives alternatives qui doivent se replier sur les méthodes de financements classiques dont les habitudes conservatrices les font pencher vers les projets sans risques et peu innovants.
Sans publicité et sans financement, des segments entiers de contenus potentiels sont condamnés à ne pas émerger faute d'agréger suffisamment de masse critique pour intéresser les investisseurs. Ce ne seront pas les demandes qui manqueront en 2025, mais bien et bel les offres.

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