mardi 18 novembre 2008

Vivre en 2025 : la salle de cinéma, point de convergence des spectacles

Entre les projecteurs numériques et les serveurs de média en réseau, la salle de cinéma est devenue le point de convergence de tous les spectacles audiovisuels, des spectacles vivants et des divertissements thématiques.

Alors que les débuts du numérique cinéma furent difficiles tant les acteurs du moment étaient empêtrés dans des processus traditionnels, la prise en main des régies publicitaires cinéma par de grands groupes média transnationaux (Viacom, CBS, JC Decaux) n'a laissé que peu de place aux protestations et aux atermoiements des professionnels de l'industrie cinématographique européenne. Les enjeux d'une communication ciblée sur un public toujours plus nombreux dans les multiplexes et les gros complexes cinématographiques équipés en moyens de diffusion numériques ont intéressé les géants de l'affichage public dès lors que le nombre de salles européennes a représenté un segment non négligeable des supports de communication.
Outre les performances techniques apportées par l'équipement de projection numérique en haute définition (2K et 4K), c'est surtout le réseau de serveurs de distribution (dans les salles et dans les centres de distribution) qui ont bouleversé la distribution cinéma. Mais ce bouleversement auquel ont résisté tous les syndicats des professions du cinéma pour finalement capituler devant la pression financière des fonds d'investissements spécialisés dans l'audiovisuel, a également sonné le glas de nombreuses autres formes de spectacles vivants et de scène.
Le théâtre, l'opéra, le music hall, autrefois réservés à une frange aisée du public ou aux gros comités d'entreprises a vu son chiffre d'affaire sévèrement amputé par les diffusions de captations de toutes sortes dans les nouvelles branches « culturelles » des puissantes chaînes d'exploitants. Incapables de se renouveler et de proposer des programmes moins coûteux et surtout un choix plus diversifié pour le grand public, une grande partie des théâtres ont été convertis en salles de cinéma numérique. Les salles de concert et d'opéra se sont pour la plupart équipées de système de diffusion leur permettant d'offrir des spectacles de captation d'archives ou de captations distantes. Seuls les spectacles de cabaret et les café-concerts ont réussi dans les quinze dernières années à conserver une économie flexible et solide face à l'invasion numérique des salles de spectacles.
La flexibilité des moyens techniques, la baisse radicale des coûts de production aidée par la concurrence internationale et par une réelle politique de subventions européennes, et la diversité des programmes ont permis de renouveler tant la production et la distribution de spectacles que de permettre le déploiement de régies publicitaires européennes et mondiales bénéficiant d'une segmentation de marché semblable à celle des autres médias audiovisuels (télévision numérique, internet, téléphonie mobile, consoles de jeux).
Aujourd'hui, la salle de cinéma est le point de convergence de tous les spectacles. Pour le prix modique d'un abonnement annuel à moins de 100 euros, les spectateurs bénéficient d'une offre multiple, tirant partie de tous les créneaux horaires, proposant aussi bien des films, que des comédies musicales, des concerts, des spectacles de danse, des scénographies d'avant garde ou tout simplement des retranssmissions mondiales d'événements sportifs, culturels ou politiques. La plupart des multiplexes et même les salles numériques indépendantes se doublent de services de restauration, de boutiques médias, et de services associés. Le cinéma est la soirée par excellence.
Longtemps attraction de foire, le cinéma est devenu en 2025 le loisir culturel de prédilection des français comme des européens. Le cinéma est passé d'un « art » traditionnel, lourd et onéreux réservé à des investisseurs spécialisés et à hauts risques à une véritable industrie numérique florissante bon marché et à fort rendement. A l'arrivée, le consommateur s'y retrouve.

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