mardi 4 novembre 2008

Révolutions : la prise de risque des banques en 2025

Les récents effondrements financiers manifestent une prise de risque démesurée pour laquelle les banques plaident silencieusement la non-responsabilité. En 2025, la prise de risque devra être supérieure à la norme actuelle et la responsabilité partagée.

La prise de risque semble exclue du vocabulaire social. Alexandre Saubot insiste sur France 2025 sur la nécessité de remettre en selle la notion de risque qui accompagne et soutient les efforts des entreprises et de tout mouvement évolutif des individus comme des sociétés. Cependant, il est remarquable de voir combien cette culture du risque zéro nous a été imposée essentiellement par le secteur financier et particulièrement par les banques et les grandes compagnies d'assurance.
Cela n'a pas empêché les récentes catastrophes boursières et des prises de risques inconsidérées et aveugles sur les marchés financiers. Le résultat est une rétractation radicale du crédit et donc de l'investissement. Les effets pervers de cette crispation sont particulièrement durs pour le tissu innovateur que représentent traditionnellement les PMI-PME. Pourtant, ce ne sont pas les entrepreneurs et les créateurs d'entreprises qui sont à la cause de cet effondrement du système financier et de la défaillance de ses dispositifs de surveillance.
L'intervention des états dans le sauvetage de grandes institutions financières, de banques et de compagnies financières partout dans le monde cautionne la non-responsabilité de ces mêmes organismes dans leur gestion indigente du risque et leur goût immodéré pour les profits rapides et considérables dans des produits financiers immatériels et déconnectés de la réalité industrielle et technique. Et bien que cette intervention publique soit une nécessité absolue pour endiguer les mouvements de panique et la possibilité d'une implosion de l'économie réelle, les récentes « affaires » démontrent une certaine forme d'inconscience et de mépris vis-à-vis de l'économie du réel.
Nombreux sont ceux qui depuis se sont mis au travail pour tirer des conclusions, proposer des réformes et mettre sur pied des systèmes alternatifs à l'actuel monde de la finance. Mais il ne suffira pas de voter des lois ou de poser des contraintes, des limites ou des gardes-fous pour permettre la remise en cause de la culture actuelle du risque.
Comme le dit Alexandre Saubot dans sa courte contribution, le risque fait partie intégrante de la démarche d'évolution des êtres, des sociétés et des techniques. Mais ce risque ne peut plus être considéré comme un mal nécessaire, ni non plus assumé comme le fait d'un seul responsable. Pour permettre un renouvellement de la politique du risque en France, la pédagogie invoquée en la matière doit s'appliquer en premier lieu sur les agents de mutualisation du risque : les banques et compagnies d'assurance.
Le déficit d'imagination et l'incapacité de partenariat des banques et des organismes d'assurance en matière de prise de risque est stupéfiant. Et cela en dépit d'une communication tapageuse et contradictoire. Tout entrepreneur français connaît l'adage de notre pays qui veut « que l'on ne prête qu'aux riches. » Derrière cette devise lapidaire et caricaturale se cache une réalité : le risque ne fait pas partie de la culture bancaire française et encore moins de la culture des assurances.
Non seulement le risque doit être absent des relations avec les banques et les assurances, mais en cas d'échec, à ce jour, c'est toujours l'entrepreneur ou le décideur qui assume la totalité des conséquences de l'échec. Ainsi, on cherche le bouc émissaire pour dédouaner les incapacités et les erreurs d'appréciation et de gestion des institutions privées (ou publiques).
En 2025, la vitesse de renouvellement technique, l'éclatement des foyers d'innovation et la globalisation des efforts d'entreprise seront les facteurs clés du développement des marchés et des sociétés. Pour faire face à cette accélération planétaire dont les enjeux sont considérables, il faudra faire face à des risques multiples et à la mesure des enjeux. Pour réussir dans un tel contexte, il faudra plus qu'une culture du risque. Les principaux agents de mutualisation des richesses et du développement économique doivent dès à présent adapter leurs outils d'appréciation, de gestion et d'aide à la décision à une réalité économique en constante mutation. Et surtout, tous ces outils doivent retrouver une plus grande part de maîtrise humaine, seul principe actif capable de mesurer le risque au delà des logiques primitives et indigentes des machines.

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